Show Me a Hero - S01E01 - Part 1

Un premier épisode très convaincant.

SPOILER- Avec ce pilot, on peut dire qu'on tient une mini-série très prometteuse sur la question raciale aux États-Unis et notamment le refus de la population blanche d'accueillir des noirs dans leur quartier.
Cela se fait à travers Nicky (le fameux héros du titre), ancien flic dont le père est décédé et désormais élu du 7ème district de Yonkers, qui va briguer la mairie face à son collègue en place.
- Cet épisode est séduisant sur sa capacité à montrer une minorité politicienne s'écharper violemment (et sans trop tenir compte des avis de tout le monde, notamment des noirs) et mettant la prochaine élection comme l'argument principal de leurs décisions (au détriment de la réalité du contexte et de la souffrance des gens) sur le sujet du logement des noirs dans un quartier blanc (une obligation judiciaire) alors que dans le même temps, cette population noire, délaissée et pauvre lutte pour survivre (la femme qui apprend qu'elle a le diabète, celle qui préserve difficilement 30$ à chaque fin de mois et choisit de déménager).
- Par rapport à Nicky, sa campagne vaut pour les difficultés initiales (adversaire bien en place, privé de photocopieuse, démarchage peu efficace dans la rue), laissant bien vite place à de nombreux espoirs (la question de l'appel de la décision du juge qui le différencie de son opposant, les pancartes pro-Nicky sur le terrain de son adversaire, la secrétaire (et amoureuse) qui l'aide) pour une victoire attendue.
Néanmoins, les choses sérieuses ne font que commencer, car Nicky va devoir gérer la ville alors que l'appel (sur lequel il a basé sa candidature) a été rejeté et qu'il devra imposer le projet logement sans l'appui des collègues modérés, tous battus lors de l'élection. La séquence finale où la joie laisse place au questionnement symbolise parfaitement le début des difficultés pour Nicky.
- Enfin, sur la forme, Show Me A Hero bénéficie d'une réalisation très fluide et soignée, d'une reconstitution qui met dans le bain des années 80 et d'un casting impeccable (Oscar Isaac en tête), où il est juste bizarre de voir Jon Bernthal coiffé comme cela et avec des lunettes.

Dépourvu de clichés ou de manichéisme, ce pilot laisse présager le meilleur sur le fond. Sur la forme, la mini-série est aussi un succès. 9/10