Critiques
Seriesaddict.fr par Sandrine Lemaître | 10
1956, à Londres. Une nouvelle émission de télévision, The Hour, est créée sur la chaîne BBC, sous la direction de Bel Rowley, la productrice, épaulée par Freddie Lyon, journaliste tête brûlée. Sur fond de guerre froide, d’espionnage, de répression gouvernementale, de crise du canal de Suez et de répression soviétique en Hongrie.
C’est une série anglaise qui aura connu en tout et pour tout deux series de 6 épisodes, avant son annulation par la chaîne BBC Two, le 12 février dernier. Elle a été récemment diffusée sur Arte, le jeudi, qui est devenu au fil des mois le rendez-vous hebdomadaire à ne pas rater et donne l’opportunité aux français de découvrir de nombreuses séries européennes (tel Real Humans), voir même au delà de nos frontières. Comme en ce moment, la série israélienne Hatufim, qui a inspiré Homeland.
De par son époque, beaucoup comparent The Hour à Mad Men. Mais ce serait faire là une comparaison facile que de se limiter à l’époque à laquelle l’histoire prend place, ou le fait que les personnages « adorent » boirent, fumer. Certes c’est vintage, et nous avons le même soin apporté aux détails et aux costumes, mais d’un côté nous avons les sixties, en Amérique, dans un pays en plein boom, et de l’autre l’Angleterre austère des fifties, tout juste sorti de la guerre.
Tout au long du visionnage, je pensais bien plus à la récente The Newsroom, vu que leur sujet est si similaire. Même si l’époque et le pays diffèrent, nous suivons la vie d’une salle de rédaction, ou comment la magie opère face caméra. Et notamment les décisions éditoriales qui sont prises pour effectuer ce virage journalistique comme l’exprime avec tant de passion Freddie Lyon dès le premier épisode. Un combat qu’il doit d’ailleurs mener de façon quotidienne face au gouvernement qui censure comme bon lui semble la télévision publique, peut importe la véracité des faits.
Les deux premiers épisodes sont principalement centrés sur les débuts de ces fameuses 60 minutes de vérité mise en place par le super duo composé de l’acerbe journaliste Freddie et de sa meilleure amie/productrice Bel, qui est des plus intéressants et fonctionne au diapason.
À l’exception du troisième épisode, qui se déroule dans une grande maison bourgeoise digne de Downton Abbey, nous restons toujours dans Londres, partagés entre l’énergie de la salle de rédaction de l’émission et l’enquête de Freddie, dans le déchiffrage de ces mystérieux mots croisés.
Et c’est le mélange de ces deux intrigues qui est le plus passionnant :
- L’envers du décor, là où la « magie » télévisuelle se produit alors que les journalistes, passeurs d’informations aux moyens plus limités qu’aujourd’hui, informent le peuple parfois au prix de leur carrière.
- L’enquête que suit aveuglément Freddie pour découvrir la vérité sur la mort de son amie d’enfance, au risque de mettre sa propre vie en danger.
Ces six épisodes passent à la vitesse de l’éclair grâce à Freddie Lyon qui est la grande force de cette série. Ben Whishaw fait preuve d’un mélange de bagou, charme, charisme, insolence et intelligence. Il fait penser à James McAvoy à ses débuts, dans Shameless ou encore State of Play. De quoi lui prédire la même carrière, il n’y a qu’un pas. C’est définitivement un acteur caméléon, preuve en est au cinéma que ce soit dans Le parfum, I'm Not There, Bright Star, ou récemment dans Skyfall. Le geeky Q nouvelle génération, tenant tête au vieillissant James Bond face au Dernier Voyage du Téméraire de Turner, en pleine Nationale Galery, c’était lui.
Mais il n’est pas tout seul. Il est également accompagné de Romola Garai (connue en France pour le rôle titre dans le film Angel, vue également dans le film Atonement, ou encore la mini-série Emma en 2009), qui incarne Bel Rowley, la productrice de l’émission et qui est également sa meilleure amie, toujours là pour le soutenir et le défendre. Car dieu sait que le caractère et la façon de faire de Freddie le requièrent à maintes reprises. Dommage que nous passions plus de temps à la voir batifoler avec le présentateur, marié, de l’émission qu’à faire réellement son travail de productrice. La voir faire sa place dans un monde d’hommes se serait montré bien plus passionnant. Les amourettes de bureau sont la bête noire de cette saison, n’apportant rien à l’intrigue générale.
Ce qui nous amène donc à la star de l’émission en question : le présentateur Hector Madden (Dominic West, plus connu pour son rôle du flic Jimmy McNulty dans The Wire). Il est celui qui doit le plus évoluer, et prouver qu’il est plus qu’une belle gueule de papier glacé. Chose qui n’est pas évidente au début mais il s’affirme et prouve sa place au fil des épisodes, même si l’acteur se fait voler allégrement la vedette par Ben Whishaw dans chacune de leurs scènes communes.
Enfin, nous retrouvons Oona Chaplin (alias Talisa Maegyr, l’amoureuse d’un certain roi dans Game of Thrones) dans le rôle de la femme bafouée toute en dignité. D’ailleurs j’espérais tout au long de la saison qu’elle agisse un peu à l’image de son personnage dans la série d’HBO et botte les fesses de son infidèle de mari. Mais c’était une tout autre époque, encore plus dans la bourgeoisie anglaise où les apparences sont plus importantes que tout.
La série nous permet donc, de voir l’envers du décor de différents événements ayant marqués cette fin des années 50, dont l’une que l’on connaît tous plus ou moins de nom, mais sans en maîtriser les détails : la crise du Canal de Suez. Une bonne façon de faire une piqûre de rappel.
Freddie Lyon: Ladies and gentlemen. If we cannot debate that which troubles our society, and more importantly troubles our government, then we cannot, in all honesty, call ourselves a democracy…
Bilan
Une série anglaise intelligente, as usual, qui retranscrit à merveille une salle de rédaction de l’époque. Le souci du détail apporté tant aux costumes d’époque qu’aux décors est excellent, comme toujours dans une production anglaise. Malgré quelque longueurs, ce thriller politique reste passionant. La grande force tient dans le casting et tout particulièrement Ben Whishaw qui représente à lui tout seul ce que l’Angleterre nous fait de mieux en matière d’acteur caméléon, aussi brillant à la TV qu’au cinéma.
10 Commentaires
Le 12/05/2013 à 12h13
Le charme anglais avec Sandy...Ta critique présente fort bien The Hour, qui sans être un chef d'oeuvre est une série prenante et fort intéressante. Peut-être tu aurais pu développer un peu plus le fond de série 50's, la place des femmes, etc. Mais c'est une autre histoire.
Le parallèle média avec The Newsroom mériterait d'être développé dans un sujet à part.
Pour le sujet en lui même (le rôle des médias), et pour son traitement (US/UK) qui marque des différences assez fondamentales entre les deux pays. (Culturelles étonnamment, certainement liés au socle religieux des deux pays)
Je suis content que tu es nommé le très bon "State of play " et pour la politique politicienne je glisserai " The Sick of it"
Le 12/05/2013 à 12h34
Bonne série british à fond effectivement rien à voir avec mad men : (époque, peuple différents) et bonne critique qui sait rester mesurée (c'est pas game of thrones et ses 10/10 à tour de bras quoi...)
Le 12/05/2013 à 12h49
Vraiment dommage que cette série ne soit pas reconduite.
Le 12/05/2013 à 13h04
Une des pires merde anglaise que j'ai jamais vu à la télévision !
Cette série c'est du plomb, c'est une carie, c'est un vieux mégot. Elle présente un rythme beaucoup trop faible, une incohérence chronique livide, une voix off insupportable, des dialogues super nazes ainsi qu'une réalisation trop proche du perfectionnisme : C'est juste de la poudre aux yeux, un artifice, un vieux pétard mouillé ...
c'est certes très beau, mais elle dégage une chaleur étouffante. Je suis à l'agonie. Je me suis fait violence durant 4 épisodes (1 par semaine) en espérant qu'il y ait une quelconque amélioration... j'ai finalement abandonné et mis fin à mon supplice ... son annulation n'est pas surprenante.
je lui met un 0 pointé !
"Tout au long du visionnage, je pensais bien plus à la récente The Newsroom, vu que leur sujet est si similaire. "
Je ne vois pas en quoi leur sujet est similaire ...
"Ben Whishaw qui représente à lui tout seul ce que l’Angleterre nous fait de mieux en matière d’acteur caméléon, aussi brillant à la TV qu’au cinéma."
tu rigoles j'espère ... ce type sent le poisson pourri ... il est la principale cause de l'échec de la série. Un des pires acteur anglais.
Le 12/05/2013 à 13h28
Haha, poor Lisbeth, essaie de ne pas te faire violence, ça fera des vacances aux autres.
Le masochisme ça s'inflige à soi même...
Tu me prendras un Son of Anarchy en te couchant, et un Hannibal au réveil pendant une semaine, ça devrait faire baisser la fièvre.
Et, rien que pour le fun, travaille un peu tes expressions qui sont un peu Kepon à deux pounds.
About a nice cup of tea ?
Le 12/05/2013 à 13h36
@Ouioui : t'es vraiment trop méchant. Je n'ai pas besoin de ça... ceci est mon dernier commentaire sur ce site.
Le 12/05/2013 à 17h07
c'est un fake le post de lisbeth ? je pose la question parcequ'à supposer qu'elle veuille vraiment nous faire part de son mécontentement, y'a des trucs qui veulent pas dire grand chose, style "une incohérence chronique livide"...
Le 12/05/2013 à 17h30
Lisbeth, lisbeth, veut juste nous chier dans les chaussettes /
Lisbeth Lisbeth, veut s'amuser car elle s'embête /
Allez Lisbeth en choeur avec nous !
Lisbeth, Lisbeth...
Le 13/05/2013 à 11h29
c domage j'aimé bien moi les com de libeth, j'aimé sa façon de s'exprimer, elle trouvé toujours les mots les plus juste
"Vous etes méchants, je ne suis pas un fake, j'aime juste dire des gros mots..." "merde" ce n'est pas un gros mot
Le 13/05/2013 à 15h52
Assez trollé ! Moi j'aime bien la série et je ne comprends rien au com de lisbeth qui n'est pas un avis mais un cherchage de pou.