Scream Queens - 2x2 : Warts and All

© 2016 - Fox

Le constat sera probablement le même au fil de la saison : Scream Queens n'a plus rien à raconter. Toutefois, la série peut encore essayer de construire un semblant de narration si tant est qu'elle prenne le temps de le faire sans s'éparpiller entre des multitudes d'intrigues et de répliques sans objectifs narratifs. Si ce deuxième épisode évite le désastre qu'était le season premiere, il est encore loin de rehausser la qualité d'une série à l'existence discutable. Sur la même mécanique que l'épisode précédent, un cas médical de la semaine est présent (un homme est couvert de pustules), et alterne avec l'avancée d'une intrigue mystérieuse sur l'identité du Diable vert qui ne passionne guère.

A la différence de la saison 1, l'intrigue policière semble prise plus au sérieux par certains personnages, à l'image de Zayday qui, durant tout l'épisode, enquête sur le meurtre de la semaine précédente. Si nous sommes loin d'une enquête rondement menée, ce personnage a le mérite d'être réaliste et de contraster avec les considérations futiles et répétitives des autres personnages de la série. On apprécie également le retour attendu de Lea Michele, dans une parodie d'Hannibal Lecter brillante, qui sera, à n'en pas douter, l'un des rares points forts de cette nouvelle (et dernière?) saison. Mais les éléments négatifs sont encore nombreux et empêchent toute implication affective de la part du spectateur, souvent consterné par tant de bêtises. Si je peux concevoir que cet humour peut plaire et peut toucher une cible, je suis pourtant convaincu qu'il pourrait être mieux maîtrisé et pourrait desservir une intrigue digne de ce nom.

Une fois encore, les Chanel rivalisent de bêtise et l'insupportable Chanel#5 frôle le bonheur : on aurait pourtant tant apprécié qu'elle parte définitivement de la série avec son bellâtre infecté ! Il n'en sera rien, et l'on peut d'ores et déjà se préparer à subir les plaintes lancinantes du personnage au cours des prochains épisodes (on en frémit d'avance!).
Aux côtés de ces anciens personnages, on est contraint de suivre le quotidien difficile d'un docteur possédant une main diabolique, anciennement attachée à un criminel. Si l'idée n'est pas mauvaise, son utilisation l'est clairement parce qu'elle ne surprend jamais (de la scène au cinéma jusqu'au match de polo contre un rescapé de la saison précédente). La « guerre » opposant deux hommes pour le cœur de Chanel est plus gênante que passionnante, à l'image de cette conversation sous la douche, qui aurait pu être drôle mais qui ne l'est pas à cause d'interprétations trop surjouées et de comiques trop répétitifs (l'ouverture-fermeture du rideau de douche n'en finit pas!). Scream Queens est un trop-plein de tout. Trop-plein de personnages, trop-plein de dérision et trop-plein d'intrigues : l'abondance d'éléments peut être intéressante lorsque la juste mesure est adoptée mais dans le cas présent, aucune limite n'est effectuée. Cette saison 2 n'apporte rien de plus, c'est un fait, et ce ne sont pas les flash-backs gores qui permettront d'apporter du sang neuf à une série qui sera vite oubliée. A trop vouloir jouer la carte de l'humour bête, la série en utilise les ressorts dans sa construction narrative.

Vous l'aurez compris, je ne parviens plus à prendre de plaisir en regardant cette série. Je vous abandonne donc pour ces critiques hebdomadaires et vais laisser mourir à petit feu cette série de plus en plus délaissée par un public aussi éreinté que moi (les audiences sont catastrophiques et Fox devrait prendre une décision rapide...). Ryan Murphy, si tu me lis, pars te concentrer sur tes autres séries, au sein desquelles le plaisir des spectateurs n'est pas feint !

P.S : Si le cœur m'en dit, un bilan de saison apparaîtra sur Seriesaddict.fr. Toutefois, pas sûr que je tienne les quelques épisodes restants...