Critiques
Seriesaddict.fr par Fabien Lacouture | 0
Résumé
Pendant que Queen a des soupçons sur le voisin habitant en face de chez Carrie, cette dernière parvient à faire libérer Sekou. Saul lui reprend contact avec un ancien "ami".
Comme à son habitude, Homeland prend son temps mais après avoir vu ces épisodes 3 et 4, il est clair que la saison a bel et bien démarré.
Commençons du côté de la présidente, de la CIA et de l’Iran. A New York, l’intrigue avance et on comprend bien (même si on l’avait déjà prévu) que Dar Adal n’entend pas laisser la future présidente mener ses propres projets. L’accord avec l’Iran est dans son viseur et dans celui d’un certain nombre de hauts généraux de l’armée US. Seul Saul a une autre vision de la chose et c’est d’ailleurs un aspect extrêmement intéressant de ces deux épisodes. Voir Saul sur le terrain est très agréable, pour redonner un peu de tonus au personnage, mais surtout pour ce que les auteurs nous ont offert grâce à cela. D’une part un développement personnel, avec son passage chez sa sœur dans les colonies israéliennes : la conversation entre les deux, l’une persuadée d’être dans son bon droit, l’autre sans doute partisan de la solution à deux états, est certes rapide mais très intéressante. Mais c’est surtout la surprise offerte par l’épisode 4 qui change la donne et montre que malgré les nombreux « reboot », les auteurs savent parfaitement faire germer les graines qu’ils ont semées. Car je dois avouer que j’avais totalement oublié qu’en saison 3, ils avaient envoyé Brody en Iran et Saul avait fait en sorte de placer à la tête des services secrets iraniens Majid Javadi, le responsable de l’attaque à la bombe sur le siège de la CIA, celui qui avait détourné l’argent du régime iranien et qui avait donc dû se mettre à espionner pour le compte de Saul. Ce retour est la preuve du suivi de la série et une très bonne chose pour l’intrigue, car il a toujours été un personnage très ambigu. Et si une personne peut connaître la vérité à propos de Farhad Nafisi et de son voyage en Corée du Nord, c’est bien lui. Les quelques jours de Saul en Cisjordanie ne pouvaient se faire sans le retour également de Etai Luskin, que l’on avait rencontré à Berlin et qui fait parti du Mossad. Homeland est une série d’agents secrets, et tous ces passages offrent ce que l’on attend d’une série sur ce thème.
De retour à New York, les choses s’accélèrent très nettement. Ce n’est pas le cas dans l’épisode 3, dans lequel Quinn commence à avoir des doutes sur le voisin de Carrie et où celle-ci parvient, en ex-espionne, à faire chanter le FBI pour faire libérer Sekou. Dommage que la descente dans le système judiciaire américain, surtout dans un temps de transition entre deux administrations, ne soit pas plus développée. Sekou sort donc de prison grâce aux manœuvres de Carrie, qui, au grand dam de son collègue, ne parvient décidément pas à laisser son passer d’espionne de côté. Dommage aussi que les motivations de Sekou, bien qu’elles ne soient pas extrêmement compliquées à comprendre, ne soient pas plus développées non plus : l’idée de la jeunesse en colère, à la limite de la radicalisation était un sujet intéressant qui aurait pu nous tenir en haleine un peu plus longtemps. D’autant que Sekou avait encore quelques munitions dans son sac : après avoir été tancé par deux de ses amis au sujet de sa libération, il refait une vidéo dans laquelle il dénonce Massoud comme un informateur du FBI. Mais je parle de Sekou au passé car malheureusement, le jeune garçon ne fait pas long feu (si je peux me permettre ce mot).
Comme prévu, les histoires se recoupent, notamment à travers la surveillance de Quinn. Alors qu’on était habitué à ce que ce soit Carrie qui, dans des moments de paranoïa, parviennent à penser « out of the box », c’est cette année au tour de Quinn. Ce dernier (Rupert Friend est toujours très bon dans un rôle difficile mais c’est agréable qu’on lui fasse jouer un personnage un peu moins halluciné) suit donc le fameux voisin d’en face jusqu’à un entrepôt sur les quais de New York. Et évidemment, lorsque l’on se rend compte que cet entrepôt est le lieu où travaille Sekou, on se dit qu’il ne peut rien se passer de bon. Et puis Sekou monte dans son camion, met la musique à fond, passe le Brooklyn Bridge, et explose avec son camion en pleine rue de New York.
L’événement qui devait lancer définitivement la saison advient donc en cette fin de quatrième épisode, ce qui devrait dynamiter un peu la suite, même si la lenteur de ces épisodes ne m’a personnellement pas gêné. A présent, place à l’enquête, place aussi à l’affrontement entre Dar Adal et la future présidente, Carrie – et Saul – se retrouvant au milieu de tout cela. Cela annonce donc des moments intéressants, en espérant que les questionnements politiques, diplomatiques et d’espionnage de ces quatre premiers épisodes ne laissent pas la place à une simple chasse à la conspiration interne aux hautes sphères de l’État, comme on en a tant vu notamment dans 24.
Bilan
Deux épisodes qui finissent de mettre en place tous les éléments déterminants de cette saison et qui se terminent dans un panache de fumée.
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