Critiques
Seriesaddict.fr par Loïc Marie | 4
Résumé
Melanie et Maggie vivent toutes les deux dans la ville universitaire de Hilltowne avec leur mère Marisol. Mais un soir, alors que Marisol est seule, elle est attaquée par une force démoniaque inconnue et meurt sur le coup.
Trois mois plus tard, alors que Melanie doute toujours des véritables raisons de la mort de sa mère ce qui est la cause de dispute entre elle et Maggie, elles font la rencontre de Macy Vaughn, une jeune femme qui semble être leur demi-sœur et dont elles ignoraient l'existence.
Attention, il faut avoir vu l'épisode avant de lire la critique.
Comme beaucoup d'entre vous, Charmed a bercé mon enfance, tout comme la Trilogie du Samedi dans laquelle était diffusée la série produite par Aaron Spelling. Et c'est donc avec des souvenirs pleins la tête, mais le cœur lourd, que je vous écris ce soir, après avoir vu le reboot de Charmed supervisé par Jennie Snyder Urman (Jane The Virgin).
À l'annonce du remake, les acteurs de l'ancienne série tels que Holly Marie Combs sont montés au créneau pour désapprouver le projet et les fans, plus timides, n'étaient pas franchement emballés et s'interrogeaient aussi sur l'intérêt de rebooter une série autre culte, monnaie courante depuis quelques années dans l'univers télévisuel américain. La nostalgie ? L'absence d'idées ? L'argent facile ? Créer une nouvelle communauté de fans autour de personnages cultes ? Des questions sans réponses, alors que les premières annonces de casting, synopsis et informations en tout genre, laissaient présager une formule CW dégoulinante de stéréotypes et de banalités affligeantes. Alors, le premier épisode de ce Charmed 2.0 réussit-il à imposer une ère nouvelle et faire oublier 8 années inoubliables ? Réponse !
Du féminisme et après ?
On ne peut évidemment pas passer à côté de ce nouveau phénomène qui consiste à mettre du féminisme en veux-tu en voilà, à toutes les sauces, sûrement pour se donner bonne conscience après l'affaire Weinstein et le mouvement #MeToo. Le monde s'est soudain aperçu que des femmes existaient et qu'il fallait donc porter haut la défense de leurs droits. Sauf que Charmed 2018 se perd à force de vouloir nous enjoindre à une révolte à laquelle on participe tous déjà (sauf les réacs !), pire, elle le fait d'une manière idiote, parfois risible. La scène où Maggie dit à une jeune fille en train d'embrasser un garçon sur un canapé lors d'une soirée étudiante : " si tu n'as pas envie de coucher, tu es libre de dire non " arrive non seulement comme un cheveu sur la soupe au sein d'une action qui n'a strictement rien à voir avec la situation présente, mais est aussi ridicule et offre une vision du monde bien manichéenne. Non, tous les jeunes hommes en soirée ne sont pas des porcs !
Vous l'aurez compris, cette entrée regorge de féminisme de bas étage, allant jusqu'à présenter son premier méchant comme un démon/professeur pervers et drainant l'énergie vitale des femmes fortes (parce que oui, il y a apparemment des femmes faibles). Les raccourcis allégoriques homme = démon sont nombreuses et assez déconcertantes, une dénonciation de pacotille, sans profondeur qui n'est pas à la hauteur du débat, ni des enjeux. En voulant soulever des questions sociétales importantes, les scénaristes livrent une succession de clichés sans intérêts et passent donc complètement à côté de leur sujet.
Les nouvelles sœurs Halliwell
Ne nous mentons pas plus longtemps, au-delà des thèmes féministes très poussifs, le gros point noir de ce reboot sont les remplaçantes d'Holly Marie Combs, de Shannon Doherty/Rose McGowan et d'Alyssa Milano. Incarnées ici par Madelaine Mantock (Macy), Melonie Diaz (Melanie) et Sarah Jeffery (Maggie), ces nouvelles sœurs Halliwell manquent cruellement de charisme, sont à la limite du sur jeu, notamment l'interprète de " Mel ", qui passe son temps à combler la médiocrité de son interprétation par des mimiques faciales, plus agaçantes qu'autre chose.
Madelaine et Sarah font ce qu'elles peuvent pour tirer leur épingle du jeu, mais la sauce ne prend malheureusement pas. Fades, inexpressives (ou trop), les actrices de cette nouvelle génération n'arrivent jamais à nous séduire et nous embarquer, que ce soit dans leur tragédie familiale ou magique.
Notons également le choix des prénoms. Même là, les scénaristes ont une imagination très limitée. Macy, Melanie, Maggie sont en effet des prénoms sans aucune originalité, bien banals, à l'image des personnalités des héroïnes.
Souhaitons que les scénaristes offrent au fil des semaines plus d'épaisseur à leurs héroïnes, pour aller plus loin que la simple relation homosexuelle entre deux filles afin de rester dans une tendance de diversification et qu'ils surpassent le cliché de la scientifique, qui ne croient pas en la magie et tente de toujours tout rationaliser (parce que c'est horripilant !!!).
Seul Rupert Evans propose une interprétation intelligente de son personnage, tout en apportant un ton léger, plutôt maîtrisé. Cela dit, j'espère que le comique ne prendra pas le pas sur le tragique, c'est toujours le risque avec ce genre de productions.
Doit-on également parler de sa téléportation en mode " transplanage " à la Harry Potter ? Quand Léo, Être de Lumière, se téléportait dans la première version de Charmed, cela avait quand même plus de classe. À moins qu'il ne soit pas réellement ce qu'il prétend, comme le sous-entend le cliffhanger de fin (bien naze au passage !) du premier épisode.
Bilan
Ce Charmed 2.0 peine à séduire et suit un mouvement de reboot orchestré par les chaînes américaines, qui ne semblent pas comprendre que le charme de l'ancien ne fera pas les beaux jours de demain.
Malgré une photographie propre et des effets spéciaux corrects (un peu tôt pour juger), les thèmes féministes, les situations cliché et le caractère des personnages ne procurent aucune euphorie pour poursuivre l'aventure. Rien n'est figé certes, et les scénaristes ont encore le temps de rectifier le tir. Il faut attendre la suite désormais...
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4 Commentaires
Le 17/10/2018 à 21h37
J'avais pas beaucoup d'espoire en cette serie mais là je suis carrément déçus. On est sencé être en 1990 pourtant la maison des 3 soeur parait beaucoup plus récente à l'interieur ( cuisine par exemple). IL on repris des élément de la serie original comme la maison qui est parfaitement identique à l'original tout du moin de l'interieur parcequ'une fouis à l'interieur on voi bien que c'est pas la même maison.
Maintenant les personnages.
SPOILER 2Soeurs vivant déja ensemble, une troisième abandoner à la naissance part sa mère ( sa nous rappel pas du tout l'histoire de Piper, Phoebe et Paige) Il manquerait plus que Marcy soit à moitier être de lumière. Les pouvoirs sont quasiment les même et ce révele un peut de la même manier.
Une des soeur (Mel) sort avec une filc, un peut comme une des soeur dans la série original. Oh et deviner contre qui elles utilise leurs pouvoir pour la première fois : Le petit ami de l'une d'elle. Mais quel suspense.
En fin voila le tout sur un font de politique et nous obtenons le reboot de charmed.
Oh passage dernier coup de geule dans la série original lorsque Piper à ces garons, elle affirme à Léo que dans sa famille tout ces ancêtres ont leur prénonm qui commence part la lettre P. On m'explique? Mel, Marcy et Maggie c'est des M ça?
A voir pour l'episode deux
Le 18/10/2018 à 18h40
Merci et totalement d'accord avec ta critique sauf sur un point..."effets spéciaux CORRECTS" ?????!!!!
pour moi, c'est le pire défaut de ce pilote....c'est pire qu'en 1998, au comble du ridicule !
et ne parlons pas du moyen de se débarrasser du démon....
SPOILER
non pas de formule magique ou de potion (c'est pas comme si c'était une série sur des sorcières !) mais du BICARBONATE trouvé dans la cuisine...seriously ?
bref, je perdrais pas encore du temps à regarder la suite
Le 18/10/2018 à 18h45
Merci pour le fou rire. C'est vrai que le coup du Bicarbonate était très drôle...
Sur les effets spéciaux, je dis correct car on est sur la CW. Petit budget. Donc pour une petite chaîne avec des moyens limités, ça passe ^^
Le 26/10/2018 à 11h17
J'avais vu ta note avant l'épisode et je me disais que c'était pas possible que ce soit aussi nul. Bah non, c'est même pire que ce que tu penses, une véritable catastrophe.
Ce pilot se la joue Charlie et ses drôles de Dames mais sans humour (souvent très idiotes les répliques censées être amusantes), sans aventures dignes de ce nom (le bicarbonate est la solution à tout, donc pas besoin de se fouler pour les scénaristes) et sans actrices potables (les 3 font passer leurs personnages pour des idiotes insupportables).
En bonus, Charmed tombe dans le piège du militantisme exagéré, à savoir que par souci de bonne conscience il faut un quota de lesbienne, de diversité et de réparties féministes (jamais bien placées), si bien qu'on en arrive à des trucs ahurissants, comme avoir quand même 3 soeurs interprétées par des actrices respectivement canadienne, anglaise et américaine d'origine mexicaine, ou bien mettre en parallèle les sororités abrutissantes et le féminisme, ou encore faire des hommes les pires êtres possibles. Petit rappel: le féminisme n'est pas le machisme au féminin, c'est un mouvement qui milite pour l'égalité des sexes. On n'obtient pas une société féministe en ciblant les hommes mais en améliorant la condition de la femme.
Enfin, les créateurs se sont pas creusés le cerveau pour les pouvoirs (entendre les voix, télékinésie, stopper le temps), décevants par rapport au fait qu'on a affaire à des sorcières, ni pour les séquences d'épouvante-horreur très basiques et prévisibles (les corbeaux, les gens qui arrivent dans le dos, y en a encore chez qui ça fonctionne???).
Bref, Rupert Evans est le seul point positif d'un pilot à la ramasse. 0.5/10