The Bold Type - Bilan saison 3

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Après une deuxième saison moins performante que la première, la production devait redresser la barre et trouver peut-être une nouvelle direction. Alors le succès a-t-il été au rendez-vous ? Pas vraiment… cette troisième saison se place en septième positon dans le classement de la plateforme Freeform. C’est une contre performance pour une série qui avait réussi a attirer le public comme la critique. Il faut dire que les chiffres reflètent bien ce manque d’ambition de la production pensant cette saison. Je pense que le principal problème de la série est qu’elle se tourne vers le superficiel par manque d’idées pour d’une part créer des arcs intéressants et d’autre part approfondir ces personnages. Il y a de bonnes choses dans cette saison sur lesquelles je reviendrai mais l’ensemble étouffe son potentiel qui pourtant démarrait sur des bases intéressantes…

L’exemple le plus marquant de ce défaut est pour moi l’arc de Jane où il ne se passe rien pendant 10 épisodes ! Alors certes il y a l’histoire d’amour avec Ryan mais à part enchaîner les clichés, il n’y a rien à voir. Il est cantonné au rôle du petit ami comme si les scénaristes ne voyaient pas l’utilité d’approfondir son personnage. Quant à Jane, même l’aspect professionnel du personnage n’est pas exploré. L’enquête avec Jacqueline par exemple était intéressante sur la forme mais contrairement aux saisons précédentes, l’enquête est bâclée et sert uniquement pour amorcer le twist final. Uniquement j’exagère, car il y a malgré tout la volonté de mettre en avant un sujet délicat dans l’industrie de l’Art. Pour autant, le personnage de Jane n’apporte rien à cet arc. Cette histoire aurait pu être supportée par n’importe quelle autre personne. Il aurait bien fonctionné avec Sutton par exemple. Bref, les scénaristiques passent presque volontairement à côté de l’un de leurs personnages principaux sans grande explication…

Un autre grand défaut qui devient récurrent au bout de trois saisons : les protagonistes secondaires. A part l’épisode consacré à Alex et en résonance avec le mouvement #metoo, cette saison a creusé un fossé impressionnant entre les personnages. Le meilleur exemple est celui d’Angie… qui n’existe pas. L’actrice a le droit à moins d’une dizaine de répliques durant cette saison. Quel est l’intérêt de créer, construire un personnage pour ensuite le balancer au placard ? Kat a choisie Angie. A l’encontre de certaines règles professionnelles. Il y avait forcément du potentiel à explorer mais l’arc politique de Kat prend tellement de place que Angie s’efface complètement.

Passons aux qualités car heureusement elles sont aussi présentes ! Le retour d’Adena tout d’abord et de l’actrice Nikohl Boosheri. Au-delà de son histoire avec Kat, je pense que ce personnage peut apporter une véritable dynamique à la série et au groupe des filles. J’espère que les scénaristes vont offrir un arc autre que celui de l’ex/petite-amie/amante car Adena mérite une belle histoire surtout qu’elle attire une communauté avec elle qui mérite un peu de représentation.

En parlant de Kat, je trouve que c’est le personnage qui se détache le plus cette saison. C’est l’arc le plus travaillé, dans ses thématiques et sa conclusion. Contrairement à celle de Sutton par exemple qui est certes surprenante mais n’apporte pas un réel enjeu à la fin de la saison. Les deux actrices délivrent aussi de belles performances à plusieurs occasions. Certains épisodes soutenus par une bonne bande son maintiennent la saison sur une bonne voie malgré sa superficialité. L’humour bien sûr est aussi au rendez-vous avec les fameuses scènes d’introductions notamment qui fonctionnent très bien. Meghann Fahy est celle qui apporte le plus à mon avis dans ce genre grâce à un talent incroyable pour la comédie.