Critiques
Seriesaddict.fr par Yazid Doudou | 2
Résumé
Althea mène les grandes manœuvres de rafistolage de l’avion tandis que Morgan tente d’empêcher une catastrophe d’ampleur.
Attention : vous devez avoir vu l’épisode avant de lire cette critique.
Difficile de ne pas en vouloir à l’équipe créative de Fear the Walking Dead alors que le générique de fin démarre pour clôturer ce sixième épisode on ne peut plus décevant. On en vient à se demander si la writing room n’a pas elle aussi succombé à l’apocalypse zombie.
The Little Prince, qui emprunte son nom au célèbre conte pour enfants d’Antoine de Saint-Éxupéry, débute par un message d’espoir qui prend la voix d’un Morgan toujours aussi inspirant pour ses compagnons de survie. Le relais routier abrite désormais la communauté des enfants du camping qui redécouvre des plaisirs aussi simples qu’une bonne douche ou un moment de détente devant un dessin animé. La première partie de l’épisode va également mettre en scène la reconstruction de l’avion crashé comme dans l’histoire du fameux Petit Prince et de son pilote naufragé. Les séquences de réparations s’enchaînent maladroitement tandis que le casting principal joue des coudes à l’écran et se retrouve régulièrement à faire de la figuration en arrière-plan.
A plusieurs centaines de kilomètres de là, Victor et compagnie eux aussi s’affairent à récupérer ce qu’il reste de viable de l’engin de Daniel Salazar. Beaucoup de mécanique donc et un premier échec de démarrage des moteurs tellement prévisible que le suspens qu’il était supposé nourrir n’a eu que l’effet d’un pétard mouillé. S’en suit un drama aussi inintéressant qu’inutile qui voit Annie, la leader du groupe d’enfants, quitter les lieux à cause de l’aide fournie par le groupe à l’ingénieure nucléaire Grace, à l’origine de la mort des parents des dits enfants. Assez grossièrement il faut l’avouer, Fear sort les violons en jouant la carte de Madison disparue à une Alicia qui va finalement laisser les gamins s’en aller. Tout simplement mauvais.
Au registre de l’inutile, ce sixième épisode déjà bien enlisé aggrave son cas avec l’intrigue secondaire de Dwight. Aidé par le cow-boy John Dorie dans la recherche de sa femme Sherry, l’ex-lieutenant de Negan parcoure le secteur à la recherche d’indices. Une quête secondaire de l’ordre de l’anecdote qui se conclura par un adieu de la fameuse Sherry dissimulé à son amant Dwight par un John trop sensible. Ni plus ni moins qu’une perte de temps pour ce prétexte qui aurait pu être expédié dès l’introduction du personnage trois épisodes plus tôt.
Une bonne odeur de bâclé s’installe donc petit à petit sur The Little Prince embourbé jusqu’au cou. Seul le retour de Grace sur le devant de la scène ravive un minimum la flamme de la tension jusqu’ici tarie par des intrigues peu travaillées. Avec l’aide de Morgan, la jeune femme met la main sur un générateur électrique qui pourrait éviter la fonte imminente du réacteur. L’annonce qui devrait avoir l’effet d’une bombe est traitée comme dans un mauvais téléfilm catastrophe : surjouée et avec une ridicule musique effrayante pour donner au téléspectateur l’envie de revenir après l’une des nombreuses coupures publicitaires. Indigne de Fear the Walking Dead qui, avec le potentiel énorme de la centrale nucléaire, ne parvient pas une seule seconde à installer une quelconque atmosphère anxiogène.
Déjà tombée bien bas cette semaine, la série nous étonne avec une cerise de choix sur le gâteau de nullité qu’elle vient de servir. On a beau se frotter les yeux et croire à une mauvaise blague, ce qui se joue sous nos yeux est réel : c’est bel et bien une montgolfière qui traverse le ciel du Texas avec Victor, Charlie et deux belles hélices d’avion à son bord. Un climax qui arrive comme un cheveu sur la soupe et qui peine à passer au milieu de ce sixième épisode peu reluisant. Une idée aussi peu croyable qu’audacieuse, c’est le moins que l’on puisse dire, desservie par des effets spéciaux numériques médiocres. On connaît bien ce talon d’Achille de la franchise mais à ce point c’est du jamais vu. Par soucis d’économie encore une fois, le crash du ballon n’est pas montré à l’écran. Une mauvaise habitude de la production qui se tire une balle dans le pied alors que Fear est promise à un rôle incontournable dans le futur univers partagé. Un manque d’investissement qui met en péril le futur du show (déjà miné par des audiences en constante baisse) et par conséquent celui de la franchise. Revenons-en à l’intrigue qui voit donc le ballon s’écraser en zone irradiée et mettre en danger Victor et la petite Charlie qui se retrouvent vite entourés de rôdeurs. Un cliffhanger tout aussi bâclé que le reste de l’épisode qui vient mettre un point final aux quarante minutes parmi les plus mauvaises de Fear the Walking Dead.
Inutile de s’étendre sur le sujet, The Little Prince constitue ce que la série peut faire de plus mauvais. Dialogues peu subtils et facilités scénaristiques plombent le scénario vide de Mallory Westfall (Channel Zero) fraîchement débarquée dans l’équipe d’écriture cette année. Ajoutez à cela un montage à la hache et des prestations nettement en deçà du niveau habituel et vous obtiendrez le pire de Fear the Walking Dead. La série accuse d’ailleurs une significative perte de téléspectateurs mais aussi de parts de marché pourtant stables depuis le début de saison. Andrew Chambliss et Ian Goldberg semblent avoir abandonné les commandes de leur show qui n’est pas loin de se crasher lui aussi.
Bilan
Le pire de ce que la série peut proposer.
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2 Commentaires
Le 02/09/2019 à 13h29
L'ennui se poursuit après le visionnage de ce 6ème épisode et naît la désagréable impression que la série fait traîner inutilement les choses, à l'image du truc de l'avion qui prend des plombes, de la nullité du duo John-Dwight (2 personnages pourtant sympathiques à la base) ou bien des enfants qui ne cessent de partir et revenir (en dépit des discours toujours identiques de Morgan, gonflant au possible, entre cela et ses entraînements redondants au bâton).
En bonus, tu as bien souligné la médiocrité de cette histoire de montgolfière, aussi moche que fade à côté de la menace nucléaire très mal exploitée.
Y a tellement peu d'enjeux et de peurs chez les survivants qu'ils en viennent à rigoler d'un balai récalcitrant (Morgan et Alicia), c'est dire le niveau.... 2/10
Le 24/06/2020 à 18h17
Je crois que ce qui me laisse perplexe dans cet épisode est le non sens de certains choix d'écriture. Moi qui adore le personnage d'Alicia, son histoire avec les gosses est juste incompréhensible. Pourquoi ne pas avoir expliquer la menace nucléaire à Annie ? Pourquoi laisser le choix ? Deux scènes sauvent cet épisode de al catastrophe : le petit échange humoristique entre Alicia et Morgan et le performance de Bailey Gavulic