Critiques
Seriesaddict.fr par Loïc Marie | 0
CRISIS ON INFINITE EARTHS : PREMIÈRE PARTIE, BILAN
Clins d’œil et caméos
S’il y a bien une chose que nous ne pourrons pas reprocher aux scénaristes du Arrowverse, c’est l’amour qu’ils portent à leur univers et, plus largement, à l’univers DC Comics. Ainsi, le crossover Crisis on Infinite Earths inclut une ribambelle d’easter-eggs et d’apparitions en tous genres, créant un vrai univers plus ou moins cohérent, mais totalement jouissif.
Parmi les clins d’œil court, on notera ceux à la série Batman 66 de William Dozier, la série Birds of Prey de Laela Kalogridis - et mettant en scène La Chasseresse, l’Oracle et Dinah Lance , la série Titans de Akiva Goldsman et Greg Berlanti, la série Freedom Fighters : The Ray de Greg Berlanti et Marc Guggenheim et aux comics tels que : La Mort de Superman de Dan Jurgens et Louise Simonson, entre autre.
Les caméos sont également nombreux et constituent une part importante dans l’intrigue de Crisis on Infinite Earths.
Oliver 2046 : On l’avait découvert dans le précèdent crossover, Green Arrow 2046 fait ici son come-back dans une scène émouvante. Certes, assez futile dans l’intrigue en cours, pas forcément nécessaire, mais charmante, délicate et pleine de tendresse.
Black Lightning : Si le super-héros de Freelance arrive un peu comme un cheveux sur la soupe (et pourquoi Pariah n’a pas pris le temps de faire apparaître ses deux filles, super-héroïnes également, et d’une force inégalable ?), il est toujours amusant de constater que le Arrowverse est vaste et que la seule limite à l’imagination des scénaristes sont les limites qu’ils s’imposent. Ici, aucune limite, même pour un court instant, Jefferson Pierce répond présent à l’appel des héros. Encore une fois, pour notre plus grand bonheur.
Leornard Snart : Mort dans la saison une de Legends of Tomorrow, revenu à de nombreuses reprises sous la forme d’un double d’une terre-parallèle, Leonard revient ici sous la forme d’une I.A, celle du Waverider. La chose amusante, c’est qu’elle représente la bonne conscience de Mick Rory. Comme ce fut d’ailleurs, toujours le cas.
Smallville : Il ne manquait que le générique « Somebody save me… », et le caméo de Tom Welling et Erica Durance dans Crisis on Infinite Earths aurait été parfait (même si, pour être honnête, cette séquence n’a pas été d’une grande utilité à l’intrigue). Cependant, cela n’enlève rien à la beauté de la scène, et cette confrontation entre Clark et Lex (oui, on aurait tous aussi aimé qu’il « affronte » Michael Rosembaum), permet à la série Smallville d’avoir une réelle conclusion et, aux fans , de tourner enfin la page.
Je comprends la déception de certains. Effectivement, la scène est courte, mais voir Clark et Loïs heureux, à la ferme, entourés de leur deux filles, n’était-ce pas le plus beau des destins pour le dernier fils de Krypton ?
Parlons désormais en détail des caméos ayant eu un impact sur le crossover.
Constantine et Lucifer : L’acteur Tom Ellis l’avait annoncé, les fans n’ont pas été déçu. Lucifer était bel et bien présent au sein de Crisis on Infinite Earths, tout comme Matt Ryan, qui incarne John Constantine.
Oliver est mort. Flash, Sara Lance et la fille d’Oliver décident de trouver un Puits de Lazare pour le ramener d’entre les morts. Problème, lorsqu’une personne est ressuscitée, son âme est perdue. Ne reste plus qu’un corps, assoiffé de sang. Pour qu’Oliver redevienne tel qu’il était auparavant, Constantine fait appel à Lucifer, qui lui offre un passage vers Le Purgatoire, afin de sauver l’âme de notre héros.
Un caméo, là aussi amusant, qui a du caractère, à l’image du personnage de Lucifer.
À noter que le caméo se situerait avant le début de la série, d’où l’aspect arrogant et séducteur encore très prononcé du personnage.
What if… Batman v Superman : Et si Le Chevalier Noir avait tué l’Ange de Métropolis ? C’est le point de départ de ce caméo de Kevin Conroy aka la voix de Batman dans les séries animées , films d’animation et jeux vidéos où est présente la Chauve-Souris depuis 1990. Sur une terre-parallèle, le justicier a assassiné le Kryptonien, pour les mêmes raisons que le Batman de Ben Affleck dans le film de Zack Snyder. Un moment très sombre, auquel le Arrowverse ne nous a plus habitué depuis longtemps et, qui prouve que les scénaristes savent confronter le spectateur à des situations dures, émotionnellement fortes, lorsqu’ils ont le cran d’imposer une vision violente des super-héros.
Kingdom Come : Quel plaisir, mais quel plaisir de revoir Brandon Routh dans le costume de Clark Kent/Superman ! Et mon Dieu, qu’est-ce que ces deux rôles lui vont à la perfection !
Dans cette suite de Superman Returns de J.J Abrams, Brandon Routh renfile donc la cape pour incarner cette version alternative du Man of Steel, dans laquelle le Daily Planet a été attaqué et où tous ses amis sont morts, y compris la femme de sa vie, Loïs Lane.
Paragon de la Vérité, ce Superman avait un rôle majeur à jouer, on regrettera alors que les scénaristes aient décidé de l’évincer de l’équation, au détriment d’un Lex Luthor bas de gamme.
Flash 90’s : Il était tant de conclure le chapitre John Whesley Shipp alias Barry Allen/Flash. L’acteur qui incarne le speedster depuis 1990, et qui avait fait de multiples apparitions dans la nouvelle série Flash, tire sa révérence.
Père de substitution, guide, mentor, l’ancien Flash a joué sa dernière partition, dans une apparition essentielle, un sacrifice qui offrira une scène d’émotion pure entre les deux bolides écarlates. Comme pour Smallville, Crisis on Infinite Earths offre une belle conclusion à Flash 90’s et à John Whesley Shipp, au travers une ultime image de la série de Paul DeMeo et Danny Bilson, mettant en scène Tina et le jeune Barry Allen. Bouleversant.
Des caméos parfois maîtrisés, logiques et nécessaires, parfois inutiles, par pur plaisir coupable. On soulèvera néanmoins le désir profond des scénaristes de créer un tout cohérent, la volonté de faire exister toutes ses versions dans un même crossover, comme un devoir de mémoire, comme un hommage, sans oublier de satisfaire les nombreux fans du Arrowverse ou de DC. Rien que pour ça, on leur pardonne aisément leurs erreurs. L’indulgence est donc de mise.
Petite remarque pour conclure sur les caméos, un sentiment que j’aimerais partager avec vous. Cela vous a-t-il gêné d’avoir deux acteurs, incarnant deux personnages différents (Brandon Routh : Superman/Dr. Ray Palmer) ou d’avoir deux ou trois visages différents pour la même itération (Superman : Brandon Routh, Tyler Hoechlin, Tom Welling) ? Je sais que dans la théorie des univers parallèles, une personne est plus ou moins la même, avec un destin qui diffère mais, pas au point d’être à la fois un Superman et un simple humain. À moins que…
Les Paragons : Une histoire sans queue, ni tête
Plan B. Pour contrer les plans de l’Anti-Monitor, le Monitor demande à son équipe de trouver 7 Paragons, seuls êtres de l’Univers à pouvoir contre-carrer la destruction du Multiverse et de vaincre son ennemi juré. Il en désigne 4, qui sont déjà face à lui : Supegirl, Paragon de l’Espoir, Sara Lance, Paragon de la Destinée, Superman-Kingdom Come, Paragon de la Vérité et Flash, Paragon de l’Amour. Trois manquent à l’appel : Le Paragon du Courage, de l’Honneur et de l’Humanité. Et en bon Dieu omnipotent qu’il est, il demande à Ray Palmer de… construire une machine capable de repérer les Paragons. Première incompréhension. Mais, admettons que la clairvoyance de ce soi-disant Dieu soit altérée par la disparition du multiverse qui affaiblirait ses pouvoirs, pourquoi avoir préparé Jon Jozz, comme ce dernier le dit dans la série Supergirl, savoir que les autres sont des Paragons, mais pas Le Martien ? Deuxième incompréhension.
Troisième incompréhension : Comment un Dieu peut-il, comme je le disais plus haut, se faire paralyser par une simple flèche et être aussi peu efficace face à l’Anti-Monitor ? On ne demande pas la lune, mais ce combat version Harry Potter/Voldemort était assez pathétique pour un Dieu, même en pleine décroissance physique. Un affrontement un poil plus ambitieux et épique aurait été le bienvenu.
Quatrième incompréhension : Quel est l’intérêt pour le Monitor que Lex Luthor se serve du livre pour tuer tous les Supermen ? Certes, cela les emmène vers le Superman de Kingdom Come, permet des caméos mignons mais quel est le but ultime de tous cela ? Par la suite, on se doute que Lex Luthor aura un rôle plus important à jouer néanmoins, cela a été assez flou. Flou, un mot qui résume parfaitement le début de ce crossover, succession alambiquée où l’intrigue principale avance à un rythme d’escargot. Gageons que la suite soit davantage divertissante sur le plan de l’action, moins « fan-service », ce qui devrait être le cas avec cette fin à la Avengers : Infinity War.
Oui, c’est une belle prise de risque que de proposer un multiverse entièrement réduit à néant et où subsistent désormais sept Espoirs, sept chances de ramener les choses à la normale.
La Mort d’Oliver Queen
Ce qui devait arriver, arriva. Oliver Queen est mort, dès le premier épisode ce dès Crisis on Inifnite Earths. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette mort n’aura bouleversé personne. En effet, et pour prendre une comparaison avec Tony Stark, il y a dans Avengers : Endgame, une vraie iconisation du sacrifice d’Iron Man : une préparation en amont, une posture, une mise en scène palpitante, où le spectateur retient sous souffle et une phrase culte, avant l’acte sacrificiel. Ici, la façon dont est amenée le sacrifice d’Oliver est maladroite puisqu’elle est mise en scène de manière abrupte et bien trop rapide. Entourée par des spectres (au CGI douteux et dont une simple flèche suffit apparemment à les tuer), notre équipe de super-héros est prise au piège et semble n’avoir aucun moyen de gagner plus de temps. Une seule solution, battre en retraite. Le Monitor l’a bien compris et téléporte ainsi tout le monde, un par un (pourquoi pas tous les héros d’un coup, c’est un Dieu, non?). Dans le plus grand des hasards, le dernier à lutter face aux ombres est… Oliver. Décidé à gagner davantage de temps pour que toute la population mondiale puisse évacuer sur des vaisseaux extra-terrestres, ce dernier lance une flèche paralysante sur le Monitor et s’élance face aux spectres, dans un dernier cri de rage.
Survient une séquence d’adieu, malheureusement sans émotion. Pour deux raisons : la première, nous venons de l’évoquer, c’est la mise en scène de son sacrifice, ratée, bâclée et, la seconde, le fait que nous ayons été trop préparés à sa mort, depuis plusieurs semaines. Sa mort n’aurait jamais du être teaseé, être une surprise totale, afin de capter sur l’instant l’ampleur de son sacrifice, l’ampleur des sentiments provoqués par son décès brutal.
La seule partie intéressante est l’acceptation de la mort et comment ses proches cherchent à la tromper. Toutefois, on passe beaucoup trop de temps à vouloir ramener Oliver à la vie, ce qui ralentit/casse, par moment, le rythme du crossover.
Il semblerait néanmoins que le vrai sacrifice n’ait pas encore eu lieu. L’apparition de Jim Morrigan alias Le Spectre, devrait donner une seconde chance à Oliver, pour un dernier baroud d’honneur. Mais, à titre personnel, je ne suis ni convaincu par cette résurrection, qui ne me semble pas nécessaire, ni par ce second sacrifice, qui enlèverait le peu d’émotion que le premier a déjà procuré. À voir...
Bilan
En conclusion, on veut :
- une mini-série Injustice avec Batman et « son règne de la terreur » en comics ou en série.
- une mini-série Kingdom Come avec Brandon Routh.
- une mini-série Oliver 2046.
Plus sérieusement, le début de ce crossover Crisis Infinite on Earths est prometteur, malgré quelques incohérences scénaristiques, de séquences d’actions mal-réalisées et un rythme qui parfois s’alourdit, s’étire, par une multitude de caméos et ce plaisir d’accorder du temps à chacun.
Reste de beaux souvenirs, des scènes d’émotions réussies, des séquences jouissives et cette joie de voir cohabiter ces héros, face à une menace commune.
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