Critiques
Seriesaddict.fr par Loïc Marie | 3
Hommage à Oliver Queen, The Green Arrow,
Il y a des héros que l'on oublie pas...
Petit, je rêvais de rejoindre la bande à Robin des Bois, d'apprendre le maniement des armes avec petit Jean, de danser avec la belle Marianne et d'affronter le machiavélique Shérif de Nottingham.
Bercé par le doux visage de Kevin Costner mais également par filouserie du petit renard dans le film d'animation de Walt Disney (1973), le personnage de Robin des Bois a eu un impact réel sur mon enfance et mon adolescence ainsi que sur ma vision du monde. Robin des Bois, c'est une prise de conscience, celle d'un monde impitoyable, où les pauvres ne sont qu'une insipide feuille d'impôt, au service de tyrans mégalomanes.
Le concept d'un héros qui vole aux riches pour donner aux pauvres ; quelle idée brillante !
Quelques années plus tard, La Trilogie du Samedi fit son apparition sur nos écrans de télévision.
Au programme, une série : Smallville. Une production de Alfred Gough et Milles Miller sur la jeunesse de Clark Kent, futur Superman (une série très sous-estimée, au passage).
Au fil des saisons, plusieurs super-héros firent leur apparition dont Oliver Queen/Green Arrow, interprété par Justin Hartley, un beau blond tout droit sorti d'un magazine de mode. Une apparition remarquée dans l'épisode 2 de la saison 6, intitulé « SNEEZE », où le concept du héros qui vole aux riches pour donner aux pauvres était repris.
Depuis ce jour, il est devenu un de mes super-héros préférés. Un amour qui n'aura de cesse de croître, saison après saison puis, avec la série Arrow.
J'avais longtemps espéré une série autour de mon super-héros favori de chez DC Comics, la CW réalisera ce rêve en octobre 2012 avec Arrow.
Si la version de Justin Hartley était plus lumineuse, celle de Stephen Amell était plus sombre, plus violente, plus torturée. Et c'est aussi ce qui m'a plu dans les premières années du show.
Survivre à un héritage, l'honorer, la complexité de définir le mot « héros », les questions identitaires et comment exister sans être l'esclave d'un costume et d'une mission, les haines revanchardes, la mort, autant de thèmes exploités, avec plus ou moins de succès, qui auront néanmoins eu le mérite d'exister. Daredevil, Doom Patrol et même Titans ont et font parfois mieux, mais Arrow aura été un des premiers à s'y risquer. Rien que pour cela, on ne peut en vouloir à son créateur : Greg Berlanti. Peut-être, sur une autre chaîne, aurait-elle pu s'émanciper du caractère teenager que la CW lui a imposé. Mais le passé, c'est le passé, comme dirait l'autre. Reste son héritage, et il est prometteur.
Arrow synonyme de Arrowverse.
Là encore, précurseur dans le domaine.
On se souviendra de sa première rencontre avec Barry Allen dans les épisodes 8 et 9 de la saison 2. Un caméo, qui deviendra une série et qui donnera lieu au premier crossover super-héroïque de l'histoire de la CW. Le DCTV était lancé.
On ne reviendra pas sur les nombreux défauts des épisodes crossovers, mais on saluera simplement l'ambition d'une petite chaîne de vouloir faire exister un ensemble de productions et de héros, au sein d'un même univers. Il se dégage plus d'amour pour l'univers DC et ses personnages et d'envie dans toutes les productions super-héroïques de la CW que dans l'actuel DCEU. On ne peut le nier. Il y a derrière le Arrowverse une passion.
Oliver Queen s'est fait beaucoup d'amis.
Tous réunis dans un épisode hommage, le dernier de la série Arrow, sa série.
Il est émouvant de constater les liens qu'il a pu tisser en huit ans. Il a commencé sa mission seul, il la termine entouré de sa famille, d'amis, de héros.
Son humanité les a inspiré.
L'ancienne comme la nouvelle génération, celle de ses enfants.
Les fans ont perdu un héros, la fiction a perdu un héros, mais le public et la CW en ont gagné de nouveaux, grâce à lui. Désormais, il laisse place à de nouveaux protagonistes, offre de nouvelles chances, de nouvelles perspectives, de nouvelles opportunités et, un héritage qui va bouleverser le Arrowverse dans sa totalité.
8 ans.
8 années donc, d'amour, de déceptions, de ruptures, de retrouvailles espérées et une conclusion déchirante.
8 années au cours desquelles il s'est battu pour sauver sa ville et le multiverse.
Le chemin n'a pas été facile, il aura été semé d'embûches. Pour sa mission, il auras perdu beaucoup : des amis, de la famille, parfois même son âme. Aujourd'hui, sa vie. son sacrifice est celui d'un véritable héros. Qui peut se targuer d'échanger sa vie pour celui d'un univers tout entier ?
Nous conserverons en mémoire, toutes ces années à ses côtés, le meilleur - la beauté des deux premières saisons et ses enjeux, l'interprétation magistrale de Manu Bennet en tant que Deathstroke, ses scènes d'action souvent irréprochables, la relation fraternelle entre lui et Diggle, son désir d'intégrer de la diversité au sein de son entourage (LGBTQ+) - et le pire : les échecs des saisons suivantes, l'essai raté d'une saison mystique, les scénarios/dialogues à la limite du ridicule, les rebondissements/cliffhangers répétitifs et love-stories profondément ennuyeuses ou agaçantes (olicity).
Son héritage se poursuit. Sous quelle forme, je ne peux le prédire. Mais l'espoir de le revoir un jour, ailleurs, au cinéma ou à la télévision, sous une autre identité ou non, je l'attends avec une patience infinie.
Je n'aurais qu'une chose à rajouter : merci.
Bilan
0, n'est pas la note que je mets à la huitième saison d'Arrow. Je ne voulais pas faire un vrai bilan, mais plutôt un hommage. Il n'y aura donc aucun avis sur la saison 8 d'Arrow, ni de note.
Je finirais pas un dernier remerciement, adressé à Stephen Amell.
S'il y a bien une chose que nous ne pourrons pas reprocher à Stephen Amell, c'est son investissement. Ce dernier a tout donné pour offrir au personnage d'Oliver Queen/Green Arrow un véritable visage complexe et authentique, une véritable identité, une véritable force morale et physique.
Malgré des scénarios bancals et des dialogues pas toujours prompts à des performances d'acteurs incroyables, il a su tenir la barre et prouver qu'il avait le charisme et la carrure nécessaire pour porter un tel rôle.
Stephen Amell peut être fier de ce qu'il a accompli et de ce qu'il a apporté au personnage de Green Arrow.
3 Commentaires
Le 26/02/2020 à 18h11
J'ai eu un peu peur en voyant la note 0 pour la saison, mais en lisant tes lignes je suis rassurée et je te remercie d'avoir mis des mots sur ce que je pensais.
C'est vrai que les 2 premières saisons étaient excellentes (surtout la saison 2) et qu'ensuite ça a été plus fluctuant, mais ça reste la série de super héros qui a lancé un peu toutes les autres, et je ne m'en plains pas !
Merci à toi pour ce bilan et pour toutes tes critiques !
Le 04/03/2020 à 14h51
0 n'est pas ta note mais si on devait en mettre une à cette saison, ce serait guère supérieur à 0, tant elle n'a été qu'un long et pénible fan-service (retours de personnages, bastons à gogo) et adieu (pas toujours émouvant et flou par rapport à la nouvelle réalité) à un personnage qui ne brille plus depuis la saison 3.
En bonus, Arrow a servi ici d'introduction à un crossover hautement médiocre et à un futur spin-off qui s'annonce franchement horripilant avec les têtes à claques Mia, Laurel et Dinah.
Bref, beaucoup de redites sur l'évolution d'Oliver, des intrigues amoureuses gonflantes, un univers en panne d'inspiration, des flashbacks médiocres, pas mal de personnages pénibles (Curtis, Felicity, Mia) et des dialogues rarement brillants, cette 8ème saison aura au moins eu le mérite de résumer la série dans son intégralité, c'est-à-dire 2 saisons réussies et des suivantes ratées pour diverses raisons.
Par rapport à ta critique, je partage ton hommage à Stephen Amell. Ce n'est pas le plus brillant des acteurs mais il a donné de sa personne pour ce rôle et sans lui, Arrow aurait été une catastrophe dès le départ.
Aussi, tu as raison à propos de la CW, cette chaîne est clairement un frein aux séries de super-héros. La preuve??? Même dans ses moments les plus sombres et matures (saison 2), Arrow n'est jamais arrivée à la cheville d'une série comme Daredevil.
Le 14/05/2020 à 16h58
Je crois que Arrow s'est perdu en ouvrant la porte à Flash.
Si cela aurait été Arrow et juste Arrow, pas d'univers partagé, pendant 8 saisons, on aurait peut etre eu les 6 saisons restantes dans la lignée des 2 premières.
Qui sait..