30 Rock - 3x12 : Larry King

© 2009 NBC Universal, Inc.

Depuis ses débuts, 30 Rock se démarque des autres séries comiques en apportant ce petit plus qu’est la critique (plutôt construite et bien pensée) de la société américaine. Que ce soit politique (Tina Fey  (Liz Lemon) ne s’arrête d’ailleurs pas à 30 Rock pour cela, on se souviendra de son interprétation loufoque d’une Sarah Palin malheureusement assez proche de la réalité) ou sociale, 30 Rock se bat sur tous les fronts. Et cet épisode ne déroge pas à la règle : quartier sensible, pouvoir des médias, amour compliqué… Tout y passe.

Et la subtilité de la série est de cacher derrière des personnages charismatiques mais avouons le « hors de toute réalité », tel que Tracy Jordan ou encore Kenneth, des vérités assez grinçantes (on notera notamment la superbe manipulation de la société (ou autrement dit du bâtiment 30 Rock) par les médias et le biais de Tracy Jordan à qui on donne, dans une émission, un temps de parole assez impressionnant compte tenu du personnage et de l’urgence évoquée). Alors, le paradoxe entre l’intelligence (ou la perspicacité) limitée de ces personnages et le rôle important qu’on leur attribue prend tout son sens dans cet axe de lecture et rend l’épisode plus qu’intéressant.

Malgré tout et même si les répliques et les situations sont drôles, on reste sur notre faim. Un sentiment de réchauffé fait surface dès que l’on aborde le sujet de Jack (et Elisa par conséquent), ce qui ampute le personnage et le métamorphose en une machine à aimer plus du tout drôle. Un peu décevant lorsqu’il s’agit d’un des piliers de la série. La niaiserie est donc de rigueur et Elisa fait plus office d’encombrement que d’ouverture dans le scénario. Mais comme pour l’envie agaçante de Liz d’avoir un bébé, cette perspective va sûrement vite s’effacer au fil des épisodes, on l’espère du moins.

Une pensée un peu mitigée pour un épisode tout de même attrayant (avec un agréable retour de l’équipe des « oubliés » des derniers épisodes). Surtout que l’on peut toujours compter sur des valeurs sûres telles que le vide de la vie de Liz et de ses petites contrariétés ou encore la fidélité de Kenneth et l’image « sécurisante » qu’il donne à 30 Rock.