
Tous les jeudis (exceptionnellement vendredi, en raison des problèmes rencontrés hier sur le site) nous revenons sur une série qui a marqué l’histoire de la télé ou nos mémoires. Aujourd'hui : The Pretender.
Il existe des êtres doués d'une intelligence supra normale, des génies qui possèdent entre autres la faculté d'assumer n'importe quelle identité. En 1963, les chercheurs d'une entreprise appelée « Le Centre » ont mis en isolement un de ces êtres, un jeune garçon nommé Jarod et exploitèrent son génie pour des recherches secrètes. Mais un jour le « Caméléon » leur échappa…
Si vous n’avez jamais entendu ses mots, si la silhouette de Mr. Raines ne vous donne pas des frissons, ou bien si la Trilogie du Samedi ne vous dit rien, alors vous n’étiez pas encore un série addict à la fin des années 90.
The Pretender (1996) - Season 1 Opening [VO-HQ] par Eklecty-City
Le Fugitif version 90’s
Septembre 1996, depuis deux ans la télé américaine vit un drôle de phénomène, un nouvel âge d’or. New York Police Blues, ER, The X-Files, Friends… Les séries télés se réveillent, les network osent et entrent dans une période faste d’expérimentations. Parmi ces dernières NBC décide de donner leur chance à Steven Long Mitchell et Craig Van Sickle pour une nouvelle série. Cette dernière racontera le cheminement d’un héros à la Richard Kimble (The Fugitive) qui, dans une fuite effrénée, prend le temps d’aider ceux qui ont besoin de lui. Mais désormais les auteurs savent que les spectateurs sont des gens intelligents, capables de suivre un fil rouge et une histoire bien plus complexe que cela.
The Pretender, plus connu en France sous le nom Le Caméléon, raconte comment Jarod (Michael T. Weiss), un surdoué capable de prendre n’importe quelle identité, a été captif durant près de 30 ans d’un organisme appelé le Centre. Échappé de ce dernier, Jarod comprend que les simulations qu’il a vécu là-bas ont servi à des fins malveillantes. Il décide alors de réparer le mal qu’il a causé en venant en aide à ceux qui ont vécu une injustice. Mais cette noble quête cache d’autres dessins. Jarod est bien décidé à connaître les secrets du Centre pour le faire tomber mais surtout retrouver sa famille.
Un jeu du chat et de la souris
Une bonne fuite ne serait rien sans ses poursuivants. Ceux qui le recherchent ne sont pas des anonymes pour lui. Sydney (Patrick Bauchau), Miss Parker (Andrea Parker) et Broots (Jon Gries) sont le trio chargé de ramener Jarod à la “maison”. Le premier est le psychiatre qui était en charge de lui au Centre, jouant au fil des ans le rôle d’un père de substitution. Miss Parker est une sorte d’Emma Peel mais en plus froide, plus dure, et déterminée à accomplir sa mission pour son père qui dirige le Centre. Broots, lui, est l’informaticien du groupe, timide et peureux il est l’antagonisme même des gens travaillant autour de lui.
Jarod est assez intelligent pour totalement disparaître s’il le souhaitait, mais il ne le fait pas, bien au contraire. Il dissémine volontairement derrière lui des indices pour que ses traqueurs le talonnent en permanence. Mais dans quel but ? La quête de la vérité ou bien de la rédemption ? Jarod tisse, au fil des épisodes d’étranges liens avec eux, en particulier avec Miss Parker. Cette dernière, qui a été sa seule amie durant son enfance, a vu sa mère se faire assassiner au sein même du Centre. Jarod va alors la guider afin de retrouver le meurtrier, mais aussi lui ouvrir les yeux sur le monde dans lequel elle vit.
Une série d’atmosphère
Le Centre en lui-même est un personnage à part entière. Véritable entité maléfique dans lequel le jour ne rentre jamais, des secrets pourrissent ou bien brûlent dans ses sous-sols. Tout cet environnement joue à nous inquiéter, ainsi que les nombreux personnages que l’on y croise, dont le seul point commun est d’avoir soit juste un nom de famille, ou un prénom. Que ce soit Angelo (Paul Dillon), cet être visiblement attardé vivant dans les conduits d’aération, l’âme damnée des lieux Mr. Raines (Richard Marcus), avec sa bouteille d’oxygène et son crâne rasé, Mr. Lyle (James Denton), le psychopathe cannibale, Brigitte (Pamela Gidley) aussi blonde que malveillante avec ses sucettes, un étrange triumvirat qu’on ne verra jamais, et Mr Parker (Harve Presnell), qui vient embrasser sa fille en l’appelant “mon ange”, tout en lui servant des mensonges éhontés...
Cette ambiance oppressante tranche énormément avec l’univers dans lequel Jarod évolue. Ce dernier vit désormais dans la lumière en faisant le bien autour de lui. Enfant dans un corps d’homme, il découvre tous les plaisirs dont il a été privé durant sa captivité à jouer des adultes dans un corps d’enfant. Avec une naïveté touchante, on découvre le monde à travers ses yeux, quand on le voit goûter pour la première fois une glace, apprendre des références populaires… Mais sous ses doux airs, il cache lui aussi un visage plus sombre. Pour venir en aide aux victimes d’injustice il mène l’enquête jusqu’à torturer psychologiquement les coupables en leur faisant subir ce qu’ils ont infligé à leurs victimes.
Sombre, intelligente, souvent drôle, The Pretender offre matière à beaucoup d’analyses. Ce que je ne tenterai pas au risque de spoiler la série sujette à de très très (trop ?) nombreux twists. C’est d’ailleurs peut-être cela qui a perdu la série. Si les auteurs garantissaient savoir exactement où ils allaient, les nombreux chemins de traverses empruntés et les retournements fréquents de situation auront fini par perdre une partie des spectateurs.
Aujourd’hui beaucoup de mystères n’ont pas été résolus. Pour pallier à une annulation brutale de la NBC avec le final de la saison 4 particulièrement explosif, la chaîne TNT a commandé deux téléfilms. Malheureusement ces deux derniers n’ont pas suffi à aller au bout de la mythologie complexe mise en place. Certains espèrent désespérément une suite, d’autres cherchent une réponse en visionnant encore la série...
Et vous, connaissiez-vous le Caméléon ? Que pensez-vous de la série ?
5 Commentaires
Le 30/09/2016 à 12h22
Merci pour ce petit moment de Nostalgie!!! Je valide bien entendu cette série qui est un MUST SEE à mes yeux... Mais bon en ayant, Jarod51 en pseudo, on peut douter de mon objectivité ;)
Le 30/09/2016 à 12h36
Oh Jarod Jarod Jarod... Un de mes héros préférés de tous les temps. J'adorais la complexité du personnage à la fois plein d'innocence, hyper ingénieux et malicieux mais totalement torturé par son passé.
Merci pour cet article !
Le 01/10/2016 à 00h33
Une des tendres séries de mon enfance, je la chérie d'amour. Et après un revisionnage complet récent, on se meurt toujours de n'avoir pas de fin digne de ce nom. A ceux qui ne l'on pas déjà vu, lancez vous, c'est du bonheur. (poke Avor, si tu lis cela)
Le 01/10/2016 à 14h08
"Vous êtes vraiment docteur ? Oui, pour la journée." Une série et un concept de base innovant résumé en une seule phrase.
Le 03/10/2016 à 02h16
Sans aucun doute l'un des meilleures séries qui ait existé, elle a façonnée ma jeunesse et ma personne comme sûrement nulle autre. Et reste aujourd'hui encore une inspiration pour nombre de séries actuelles. Merci pour cette belle chronique, j'espère que cela donnera envie à bien d'autres de plonger dans cette aventure.