
Tous les jeudis revenons sur une série qui a marqué l’histoire de la télé ou nos mémoires. Aujourd'hui : Friends.
Une générique qui vous transporte dès ses premières notes, des gags qui sont devenus légendaires, des personnages que vous connaissez peut-être mieux que vos propres amis, voici un monument de la télé : Friends.
[Générique : ]
En 1994, NBC souhaite compléter sa soirée sitcom avec une comédie consacrée à la fameuse génération X, ces jeunes adultes des années 90 qui entrent dans la vie active. David Crane et Martha Kauffman leur propose le projet Friends Like Us, qui deviendra vite Friends. La série débarque alors à la rentrée 1994 et ce malgré un panel test mitigé sur le potentiel comique de la série. La chaîne fait alors confiance à ses créateurs qui ont obtenu un grand succès critique pour leur comédie Dream On, diffusée sur HBO.
Friends est une sitcom à plusieurs caméras qui raconte la vie de 6 jeunes New-Yorkais d’une vingtaine d’année. Nous avons Monica (Courtney Cox) chef cuisinier, ancienne obèse et maniaque de l’ordre, son frère Ross (David Schwimmer) paléontologue, pas très à l’aise avec les gens dont l’ex-femme l’a quitté pour une autre femme, Chandler (Matthew Perry) dont personne ne comprend le métier et qui cache ses traumatismes infantiles derrière un humour pas toujours bien compris lui aussi, Joey (Matt LeBlanc) un acteur issu d’une famille italienne, tombeur mais pas très malin, Phoebe (Lisa Kudrow) masseuse étrange et décalée et enfin Rachel (Jennifer Aniston), une jeune femme gâtée qui décide de devenir indépendante. Le succès sera fulgurant et durant 10 saisons, l’Amérique et le monde entier vont se passionner pour les aventures de ces six amis. Retour sur les raisons d’un succès.
La sitcom dépoussiérée
A la fin des années 80, enfin sortis des années Reagan, un vent de changement commence à souffler sur les sacro-saintes sitcoms familiales pleines de bons sentiments, que cela soit avec Roseanne ou bien Married... With Children. C’est en toute logique qu’arrive alors, sur NBC, la comédie de Jerry Seinfeld et Larry David : Seinfeld. Cette dernière raconte les frasques de 4 amis new-yorkais, sans s’embarrasser de la moindre morale ou bien de conclusions satisfaisantes aux problèmes rencontrés. Il faudra deux-trois ans à la série pour vraiment démarrer et devenir un des shows les plus regardés avec Cheers. La chaîne, sentant le vent tourner, investit alors dans différents projets qui ont pour but de dépoussiérer les anciens standards des sitcoms.
Après des décennies d’hégémonie familiale, la comédie s'intéresse aux nouvelles familles, celles que l'on se choisit : les amis. Il est d’ailleurs étonnant de voir dans Friends, sous des aspects qui pourraient paraître gentillets, à quel point la famille biologique est malmenée et n’est pas source de réconfort. D’un côté vous avez une mère qui adule son fils et dénigre ouvertement sa fille, un père qui abandonne ses enfants, des divorces difficiles, un père infidèle mais avec la bénédiction de sa femme… La famille dans Friends est source d’instabilité et de malaise. Le repos et la consolation viennent de ces amis qui remplacent alors le cocon familiale.
Friends se démarque aussi des autres par son rythme. Crane et Kauffman misent alors sur une succession effrénée de gags (parfois retravaillés jusqu’au dernier moment) et un montage assez vif qui passe d’une situation à l’autre donnant un aspect plus dynamique au show. Par la suite la plupart des sitcoms à plusieurs caméras adopteront ce style.
L’autre nouveauté c’est l’introduction d’éléments de soap. Les couples qui se font et se défont, des situations qui se développent sur plusieurs épisodes, les énormes cliffhangers sont des formules qui n’avaient jamais été autant utilisées pour une sitcom.
Un phénomène mondial
Toutes ces choses font que Friends, dès ses premiers épisodes, a su se démarquer de la concurrence et reçoit un bon accueil critique et publique. Mais si des séries comme Seinfeld, Cheers ou Dream On ont eu beaucoup succès aux Etats-Unis, aucune n’a jamais vraiment su s’imposer à l’étranger. Contrairement à Friends qui est devenue en quelques années un phénomène mondial, faisant la Une des magazines, la coupe de Jennifer Aniston étant demandée chez tous les coiffeurs. Cela est étonnant car la série reste extrêmement américaine dans sa culture, ses références ou bien ses jeux de mots.
Mais alors d’où provient cet engouement ? Beaucoup d’auteurs vous diront qu’une bonne histoire ne suffit jamais. Le plus souvent ce qui compte ce sont les personnages, et ceux de Friends sont incontestablement liés à la réussite de la série. Chacun est très différent, avec ses forces, ses faiblesses et surtout ses manies bien distinctes. Par conséquent l’identification devient très forte et tout le monde, à un moment où un autre, peut se retrouver en eux (une pensée pour Monica et sa façon de faire le lit).
D’autant que les problèmes de ces six personnes nous touchent, nous ont touché ou alors nous toucheront un jour. Effectivement la série est très ancrée dans la vie des jeunes adultes et les problématiques abordées sont toujours d’actualité, que cela soit la perte d’un emploi, trouver sa voie, les difficultés de la vie de couple, l’apprentissage de la parentalité… La série devient alors un véritable guide de survie de la tranche d’âge des 20-30 ans. Et elle réussit le tout sans jamais sacrifier son humour même sur des sujets graves ou polémiques.
Au final la série pourrait se résumer avec cette phrase que Monica dit à Rachel à la fin du pilote : Welcome to the real world. It sucks. You're gonna love it. (Bienvenue dans le monde réel. Ca craint. Tu vas adorer.)
Passage à l’âge adulte accompli
Sur les 10 saisons et les 236 épisodes que dura la série, son succès ne se sera jamais démenti, et c’est anéantis que les fans apprendront la fin du show en 2004. Mais si on y réfléchit, cette fin est tout à fait logique. La série nous a raconté l’entrée dans la vie de six personnes, et une fois le chemin accompli, tout a été dit et cela devient une autre histoire. Martha Kauffman, elle-même, expliquera que la série racontait ce moment où ces amis jouent le rôle de famille, mais le jour où l’on fonde la sienne les choses changent. Rien n’est fait pour durer.
Friends aura un autre effet, celui de relancer la mode des sitcoms, ouvrant la porte d’un nouvel âge d’or… Qui s’écroulera bien vite suite à une overdose de comédies à plusieurs caméras, à la qualité parfois douteuse. Puis arriveront dans les années 2000 l'avènement des comédies single caméra comme Malcolm In The Middle, Arrested Development…
La sitcom classique en studio a désormais pris un gros coup de vieux et d’ailleurs aujourd’hui peu d’entre elles arrivent vraiment à se distinguer et à tenir plusieurs années. Si nous devions citer les deux véritables héritières de Friends alors cela serait sans aucun doute How I Met Your Mother et The Big Bang Theory. Si ces deux dernières ont réussi elles aussi à franchir les frontières, aucune n’aura eu l’aura de Friends qui était la pionnière. Et aujourd’hui, quasiment tout Serie Addict a en lui un souvenir lié à cette série, que cela soit un passage qui a trouvé un écho à sa vie, la découverte des séries US, ou bien le sentiment que la V.O. sera toujours supérieure à la V.F. (merci Canal Jimmy !!)...
Et vous ? Quel est votre souvenir lié à Friends ?
3 Commentaires
Le 16/12/2016 à 13h01
la série qui n'hésite pas aussi à traiter des sujets "tabous" comme les familles homoparentales et les mères porteuses...Elle fait vraiment partie de la culture pop et à donner une vraie progression à ces personnages loin d'etre parfait mais si attachants (chandler the best)
Le 16/12/2016 à 15h02
Même si je suis un fan absolu de la série et malgré les "tabous" évoqués, il faut tout de même nuancé un peu.. car si on regarde bien, la série ne vit qu'autour des 6 protagonistes. Toute personne étrangère au cercle des 6 est rapidement mis de côté, même Mike le mari de mPhoebe restera secondaire jusqu'à la fin, une vraie caste fermée.
Les relations familiales des protagonistes sont sous-exploitées :
- la famille complexe de Phoebe n'est quasiment jamais mis en avant sauf pour une carrière pr0n et gérer la grosse de Lisa Kudrow
- la famille de Rachel se résume à peu d'apparitions alors que le parcours du personnage aurait mérité meilleur traitement.
- les enfants (sûrement pour des problèmes de droits des enfants) n'apparaissent pas ou peu (cf Emma qui est la fille de Ross & Rachel qui doit apparaître au mieux 10 fois...)
Ceci étant dit, cette série fait vraiment bien passer quasi toutes ses émotions et rebondissement. Un meilleur traitement de Joey et elle aurait été PARFAITE !!!!
Ce post est juste pour trouver quelques points à améliorer, mais je suis fan. J'ai regardé la série intégrale au moins 3 fois.
Le 16/12/2016 à 19h38
The best série !